S’ouvre pour notre communauté une 3ème période, celle à la fois des retrouvailles de début d’année paroissiale et d’un apprentissage serein d’une vie « avec » le covid.
Chers frères et sœurs en Christ,
« Nous voulons être une communauté fraternelle, transformée par l’Esprit Saint, à l’écoute des attentes et des talents pour servir la rencontre avec le Christ » Quoi de plus fécond que de revenir à l’essence des choses en période de turbulences intérieures et extérieures ? De se redire le cap à suivre, quand la barque peut sembler gîter ?
Il y a quelques mois nous vivions l’expérience inédite du confinement. Avec plusieurs d’entre-vous, nous nous sommes intensément investis pour accompagner le plus grand nombre, dans le maintien de nos églises accueillantes, au moyen du web (audios, vidéos, zooms…), des contacts personnels (visites et chaines téléphoniques) et de différentes actions de solidarité déployées en concertation avec les mairies de nos communes (distribution alimentaire, confection de masques et de surblouses…). Une période édifiante durant laquelle notre communauté a su manifester sa capacité à s’adapter, à poursuivre sa mission et à se mobiliser efficacement pour le bien de ses membres et plus largement des habitants de nos communes.
Vint ensuite la période de l’été. Fidèles à l’esprit d’accueil estival qui nous est cher, nos efforts ont consisté à garantir à chacun, dans notre Doyenné, la possibilité de participer à l’eucharistie dominicale, avec des célébrations plus nombreuses mais non moins dignes, et conformes aux règles de prudence de circonstance. L’engagement redoublé des acteurs de la liturgie a été en particulier exemplaire. Merci à tous ceux qui ont su faciliter les changements d’habitude induits par la période. De très belles Fêtes de Marie, largement suivies, ont illustré, malgré les contraintes, l’attachement des vacanciers à notre vie paroissiale.
S’ouvre pour notre communauté une 3ème période, celle à la fois des retrouvailles de début d’année paroissiale et d’un apprentissage serein d’une vie « avec » le covid.
Ces retrouvailles s’enrichissent de 2 nouveautés. La première est l’arrivée du père Thomas Chassaing, venu de Seine et Marne vivre parmi nous un discernement de deux ans à la vie fraternelle et apostolique communautaire, originaire de la même communauté que nous. En qualité de vicaire, il aura l’occasion de célébrer dans les différentes paroisses du doyenné, tout en accompagnant l’UCO et l’ISFEC pour lesquels il a été nommé aumônier par notre évêque. La seconde nouveauté est la desserte de la paroisse de Baden, dont l’accompagnement a été confié à Père Arnauld en tant que recteur, après le départ du père Jean Lamour. C’est tout naturellement que nous oeuvrerons à la communion et à la collaboration des 5 paroisses du doyenné, portés en cela par la perspective de la future visite pastorale de notre évêque dans les premières semaines du Carême 2021.
Alors que nous initions cette nouvelle année de grâce, le Seigneur permet que nous ayons à tracer notre sillage personnel et communautaire de chrétiens dans un contexte exigeant. C’est un fait. Mais plus encore que les maux corporels que la pandémie pourrait occasionner, l’âme avertie saura identifier les maux spirituels qui menacent sa paix, ses relations aux autres, au Christ et à son Église : la peur ou la révolte, l’esprit de querelle ou de repli sur soi. En contre point de ces tentations de l’âme que chacun est appelé à repousser, l’Esprit Saint nous offre de vivre dans la liberté intérieure des enfants de Dieu, dans la foi et la charité fraternelle, la prière commune, le service et le témoignage. C’est là que le monde nous attend, aujourd’hui plus encore qu’hier. Et c’est aussi là, sur cette autre rive, que le Seigneur nous appelle à le rejoindre. Que personne ne se trompe de combat en craignant ce qui peut tuer le corps ou à l’inverse le pouvoir des hommes, plus que ce qui pourrait le séparer du Christ et de son Corps.
Constatant les dommages causés par le covid, c’est une vie paroissiale renouvelée que nous appelons de nos vœux et au sujet de laquelle nous interpellons chacun. Trois lieux méritent guérison et conversion personnelles. La vie en Christ, tout d’abord : certains, troublés, ont lâché la main du Seigneur. Si le covid devait constituer une mise à l’épreuve de la Foi, alors il s’agit de relever le défi et de mener le bon combat (2 Tim 4,7). Le 2ème lieu de conversion est la messe dominicale : toute vie de foi passe par la célébration du Mystère Pascal de Jésus Christ rendu présent, selon ses propres paroles, à la messe (1 Co 11,23). Peur du virus, contrariétés quant aux contraintes sanitaires, facilités cathodiques ne sauraient justifier qu’on se tienne à distance de la célébration dominicale. Le 3ème lieu de conversion est le service de la communauté et, à travers elle, des hommes qui nous entourent : la morosité ambiante a eu raison de certaines motivations, et en ce début d’année c’est à un sursaut de coresponsabilité fraternelle que nous vous appelons en vous exhortant à rejoindre en nombre les services paroissiaux en besoin, tel qu’exprimé dans le questionnaire de rentrée (Jn 13,12).
Nous invoquons paternellement sur chacun l’Esprit du Seigneur, Esprit de liberté et de force, auquel nous nous confions pour faire de toute circonstance une opportunité de grâce.
« Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble point, et ne s'alarme point ». (Jn 14,27)
Père Pierre Brun-Le Gouest et Père Arnauld Calonne