La grâce d’un vrai repos

Celui que l’on éprouve lorsque nous avons réajusté notre façon de vivre aux besoins de notre être profond, quand nous sommes revenus  au lieu de la vérité de nos êtres, et être enfin capable d’aimer et d’être aimé...

 

Qu’il s’agisse pour nous de nous délasser d’une année exigeante, vécue au rythme effréné d’une vie professionnelle trop pressurisante, d’activités et d’engagements familiaux prenants, ou qu’il s’agisse de recevoir chez soi, enfants et petits-enfants, ou amis, ne passons pas à côté du repos que Dieu veut nous donner, ne nous laissons pas distraire de nos vrais besoins.

Il est courant que ceux d’entre nous qui arrivent pour l’été connaissent la tentation de vivre les vacances comme une « revanche » sur l’année écoulée, où il s’agirait de « jouir » de la vie, de « profiter », de penser à soi et encore à soi, comme pour compenser les servitudes consenties à contrecœur de l’année écoulée. Il est aussi fréquent que ceux qui ouvrent grande  leur maison à la famille et aux amis s’épuisent dans une recherche de performance et de disponibilité à leur service, comme s’il s’agissait d’obtenir d’eux une respectabilité sociale ou familiale.

Non, l’été reste, par le simple fait du cycle de la nature et des us sociaux, un temps de ressourcement et de repos. Le vivre vraiment passe pour nous, qui vivons du Christ, par l’acceptation d’une remise en vérité de nos vies, dans notre relation à nous-même, à Dieu et aux autres, car seul le fait d’être resitué en justesse dans la vérité de nos êtres est, ici-bas, source de vrai repos :

Vérité avec moi-même : est-ce que j’accepte de consentir à cette vulnérabilité que je n’ai parfois eu de cesse de nier ou de négliger au cours de l’année ? Est-ce que j’accepte d’accueillir ces besoins non satisfaits, ces fatigues non écoutées, ces manques non comblés, ces aspirations rabrouées ?

Vérité avec Dieu : est-ce que je prends le temps cet été pour le silence et la prière, quotidiennement, dans la nature, dans nos églises, chapelles ou oratoires. Dieu veut me consoler, me reposer, me nourrir, pour que mon âme revive, reprenne des forces, et me rende à nouveau vraiment libre : suis-je suffisamment là où il m’attend pour recevoir ses grâces et le laisser faire de moi une création nouvelle ? Comment pourrait-on vivre le repos sans éprouver la paternité de Dieu sur notre vie ?

Vérité avec les autres : toutes ces rencontres que je vis cet été, à quoi servent-elles ? À jouir les uns des autres, et des opportunités de plaisir offertes par chacun ? Ne serait-ce pas plutôt à prendre soin les uns des autres, par des dispositions de vraie bienveillance, par l’écoute, la rencontre authentique, les discussions profondes et simples, l’accompagnement des besoins de chacun, le témoignage rendu à Dieu en son nom par la parole qui éclaire, réconforte, accueille et encourage, par le geste qui donne, rejoint, affermi ? En couple, en famille, entre amis, n’est-ce pas cela qui compte ?

Bon été à chacun, dans la grâce du Christ, et dans la joie de grandir ensemble.

 

 

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